Jusqu’à Oudon, je connais. Après, c’est le saut dans l’inconnu, donc pas mal de temps à chercher sur différents sites internet, des traces effectuées en VTT.
• Strava
• Utagawa
• Calculitinéraires
Tronçonnage, assemblage de traces, puis vérification avec google maps en mode satellite pour vérifier si les chemins sont toujours praticables (ce qui n’empêchera pas quelques surprises sur le terrain) via MygpsFiles et VisuGPX. J’arrive au final à faire un tracé prévisionnel de 143 km pour un peu plus de 2000 de D+.
Fin mai, se déroule les runs du sillon, idéalement placé, pour se tester, 15 jours avant une réunion familiale en région angevine. Inscrit sur le 100 km, tout se passe bien, et je termine relativement frais. Cela me conforte dans l’idée de tenter l’expérience.
Je pose ma journée de congé pour le vendredi 10 juin, afin de mettre à exécution ce projet.
La veille, préparation du sac avec 3 litres d’eau, des affaires légères de rechange avec la paire de tongs pour l’arrivée, un peu de nourriture, un coupe-vent et de quoi réparer. Je ne l’ai pas pesé, mais une chose est sûre, ce n’est pas léger.
Vendredi 10 Juin, 5h45, départ de Bouguenais. Les 20 premiers kms étant roulant et en zone urbaine, je m’équipe uniquement de 2 petits éclairages, plus pour être vu que pour voir, le jour se levant rapidement à cette période de l’année. Ce n’est pas la partie la plus sympa du périple. Jusqu’à Sainte-Luce, c’est un mix de pistes cyclables, et de chemins stabilisés sans reliefs, mais il n’y a pas vraiment d’autres alternatives pour quitter la région nantaise.
A partir de Thouaré, on arrive sur des parties connues, mais toujours aussi plaisantes à rouler :
• La Seilleraye

• Les coulées de Mauves
• La descente en pierre suivie de la montée de la vierge au Cellier
• St Méen

Les kms défilent. Je fais juste attention dans les descentes de ne pas trop lâcher les freins quand même, histoire de ne pas casser de matos.
Traversé de la Loire à Oudon pour rejoindre Champtoceaux.

C’est là qu’on voit que google maps à ses limites. Je grimpe jusqu’aux ruines de l’ancienne citadelle, pensant pouvoir rejoindre le belvédère près de l’église, mais en fait non. Obligé de redescendre par où j’étais monté. Tant pis, j’aurais quand même visité ces ruines !

On continue sur Champtoceaux, où ça enchaine descentes et montées raides.
Quelques kms de roulant en bord de Loire avant de remonter vers Liré et le Château de la Turmelière. Minute culturelle : C’est un château situé près des ruines de l’ancien manoir natal du poète Joachim du Bellay (« Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage … ).

Le périple continu en passant par Bouzillé, avec parfois au détour d’un chemin de humbles bâtisses.

10 km plus roulants sont les bienvenus, avant de rejoindre St Florent le Viel via des passages humides et glissants.

J’y ferais ma 1ère vraie pause, pour me restaurer un peu. 80 km de fait. Plus que 60 !

Pour l’instant le physique et le moral tiennent le coup. Ca ne va pas durer !

Je repars, et peu de temps après : un coup de moins bien. Je n’arrête pas de regarder le compteur, et les kilomètres qui défilent lentement. Le terrain alterne les portions techniques, mais aussi des portions sur chemins larges qui me paraissent interminables.
Je me fixe des objectifs. Rejoindre St Laurent du Mottay, en me disant que je ferai une pause là-bas.
Mais, une fois parvenu à l’objectif, je ne m’arrête pas et me motive pour poursuivre. Les sensations reviennent peu à peu, et après être passé à la Pommeraye, je parviens jusqu’à Chalonnes sur Loire. Détour par la boulangerie, pour me ravitailler en pains au chocolat et prendre une canette de coca frais. 2e grosse pause. Je ne suis normalement pas un fanatique des sodas, mais celui-là, il me faisait sacrément envie et je l’ai vraiment apprécié.
J’en suis à peu près au 110e km. Il m’en reste normalement encore une trentaine à parcourir. Mais il me reste une bonne portion dans les coteaux du Layon. J’ai du mal à me motiver à repartir. La pause s’éternise. La batterie du Gps étant rendue dans la zone rouge, ça m’oblige à remonter en selle, en espérant qu’elle tienne jusqu’à Rochefort sur Loire. Après, je connais. Un peu de roulant, mais sympathique à rouler. Et puis, 2 grosses ascensions. Sur la 1ère les jambes tiennent bon, avec la récompense de la descente à suivre. Dans la 2e, les jambes et le moral jettent l’éponge. La batterie du Gps fera de même quelques instants après. J’ai juste le temps de voir comment faire au plus court. J’évite donc une zone qui promettait pourtant d’être sympa à faire à VTT, mais là je n’y aurai pas pris plaisir.
Bon, le Gps m’a lâché avant Rochefort sur Loire, mais je n’en suis pas si loin. Ayant la trace sur le téléphone, je m’oriente comme je peux, en le sortant de la poche pour vérifier ma position de temps à autres.
Je retraverse la Loire pour remonter sur les coteaux de Savennières. J’y avais prévu une boucle supplémentaire, mais là, je veux juste arriver au plus tôt. Je fais quand même l’effort de faire une montée raide, pour profiter de la descente qui arrive en bas de la côte de forges.
Puis chemin de halage le long de la Loire jusqu’à Bouchemaine. D’habitude je râle, car pour la « Loire à vélo », ce chemin a été tout lissé et stabilisé (



Reste la dernière ascension pour arriver chez mes parents. J’avais prévu, un détour pour terminer avec un passage ludique par la Croix, ce sera pour une autre fois.
Ce fut finalement une petite balade de 138 km, avec 1750 de D+, qui aura duré 10h40 (Env. 9h10 de roulage).
Je pense qu’à certains endroits, la trace doit pouvoir être améliorée. Si d’autres masochistes sont tentés par l’expérience

Ci-dessous, en vert le parcours initialement prévu, et en bleu, la réalité du terrain.
